La mission première de L’Accélérateur, qui s’inscrit dans le temps, est d’aider les entrepreneurs à créer de belles sociétés pérennes et rentables. Ce, dans le cadre d’un modèle vertueux où les intérêts sont parfaitement alignés avec les entrepreneurs par le jeu du capital.
Pour L’Accélérateur, une levée de fonds n’est ainsi jamais une finalité en soi, et nous n’avons pas de raison particulière pour pousser nos « accélérés » à absolument lever des fonds rapidement. Cette éventualité reste une option et, dans la réalité, il existe de nombreuses raisons pour une start-up de retarder une levée de fonds, voire parfois même de l’éviter.
The French Talent (TFT), qui a rejoint L’Accélérateur en mars 2012 pour sa 1ère promotion, en est un parfait exemple.
TFT propose aux créateurs un accès rapide et aisé à l’eCommerce, en diffusant leur catalogue sur un vaste réseau de sites et de plateformes partenaires (La Redoute, Amazon, Priceminister, Delamaison, Galeries Lafayettes,etc), en France comme à l’étranger.
A l’issue du programme d’accélération en juin 2012, l’équipe avait une proposition de valeur parfaitement claire, qui avait fait la preuve de son attraction auprès de sa cible de créateurs, et qui commençait à dégager du CA. Cependant, d’une part cela restait à petite échelle, et d’autre part la « scalabilité » du modèle n’était pas encore au point en raison de nombreux goulets d’étranglements identifiés. En synthèse, la valeur de TFT était loin d’être maximisée.
Aussi, bien que grâce au Demo Day l’équipe ait reçu des propositions de financement, nous avons d’un commun accord décidé qu’il était préférable de se laisser le temps pour adresser les points du dessus, afin de renforcer fortement la traction et ainsi viser ultérieurement une valorisation bien supérieure. Point important, et sans doute capital, en raison de sa frugalité l’équipe pouvait parfaitement se permettre cette stratégie de montée en charge progressive.
Un an plus tard, The French Talents se porte au mieux ! Les goulets d’étranglements ont été levés les uns après les autres, le réseau de sites partenaires s’est formidablement accru, renforçant encore la proposition de valeur auprès des créateurs, ce qui en retour à alors délivrer une traction très soutenue débouchant finalement…sur l’autofinancement !
Finalement, les entrepreneurs ont pu faire le choix de se serrer la ceinture, laisser du temps au temps, et avoir la satisfaction de voir monter leur volumétrie tout en restant maître de leur capital… ! Peut-être que demain nous déciderons ensemble de fortement accélérer, ce qui probablement nécessitera une levée, mais ce n’est à ce stade qu’une option parmi d’autres.
Lever des fonds est difficile, toujours chronophage, et souvent décourageant, surtout si vous ne bénéficiez pas d’une forte traction à même d’enthousiasmer les investisseurs.
Avant de lever des fonds, il faut d’abord chercher les clés de la traction. Cela impose de vous poser de nombreuses questions (sur votre offre, sur la façon de la commercialiser, etc) et d’adresser moultes points opérationnels. Il faut donc vous laisser le luxe de ce temps, ce qui impose soit d’être extrêmement frugal, soit de générer des flux de revenus pour tenir le temps nécessaire.